samedi 9 octobre 2010

Films estivaux, deuxième !

Allez hop, on enchaîne. Je vous promets qu'en prenant mon billet pour répondre à l'invitation d'amis habitant à Shanghai, j'ignorais qu'ils étaient encore plus cinéphiles que moi. Chez eux, pas de tirage au sort devant la pile de choix possibles, juste une simple sélection selon l'inspiration du moment. Sans attendre, et selon la méthode présentée jeudi, je vous présente six des films que j'ai vus là-bas.

Aujourd'hui: Sans laisser de traces / Certains l'aiment chaud / Contre-enquête / Shelter / Mi$e à prix / Blanc comme neige

Sans laisser de traces
Film français de Grégoire Vigneron (2010)
Alors qu'il va bientôt hériter de la place de son beau-père à la tête d'un grand groupe industriel, Étienne retrouve un vieux camarade d'école. Il en profite pour soulager sa conscience et, au copain miraculeusement réapparu, raconte que, s'il a pu grimper si haut dans l'échelle de la société, c'est parce qu'il a exploité une formule chimique découverte par un autre. Son "pote" propose d'aller régler ça en signant un gros chèque à la victime qui s'ignore, mais tout dégénère quand cette dernière se rebiffe. Débute alors une descente aux enfers, dont je dois évidemment taire les détails. Soyez assurés que, portée par de bons acteurs, et notamment un Benoît Magimel glacial et un François-Xavier Demaison nickel en petite frappe, l'histoire marche bien. Hélas, elle est aussi un peu cousue de fil blanc.

Certains l'aiment chaud
Film américain de Billy Wilder (1959)
Est-il nécessaire que je reparle longuement de ce chef d'oeuvre absolu de la comédie ? Je ne crois pas, car j'ai déjà eu des occasions de le faire ici, et je n'ai pas grand-chose d'original à ajouter. Le fait est que ça m'a tout de même fait plaisir de revoir ce film une fois encore - surtout que c'était à mon initiative. C'est bien simple: ici, tout s'assemble parfaitement bien pour créer une ambiance irrésistible. Marilyn Monroe est bien sûr l'archétype de la blonde, sexy et un peu évaporée. Quant à ses comparses masculins, Jack Lemmon et Tony Curtis, leur évident plaisir est des plus communicatifs. J'insiste: si cette perle vous échappe encore, attrapez-la rapidement ! Et, pour pleurer les trois disparus, riez donc avec eux ! Pour en savoir un peu plus, ma première chronique reste disponible.

Contre-enquête
Film français de Franck Mancuso (2007)
Si vous n'avez pas peur des débats qui déparent, vous trouverez ici un long-métrage intéressant pour discuter de la peine de mort. L'intrigue: la fille de Malinowski, un flic apprécié de ses collègues, est assassinée par un pervers. Tout s'accélère: un dénommé Eckman est arrêté, puis condamné. Depuis sa prison, il écrit alors au père éploré pour réaffirmer son innocence, et avec assez de persuasion pour convaincre que tout n'est peut-être pas aussi simple. Pour dire les choses comme elles sont, RIEN n'est véritablement aussi simple dans ce long-métrage. Certes, le scénario semble d'abord se dérouler de manière très linéaire, mais plusieurs rebondissements remettent tout en perspective. Une intrigue à plusieurs détentes qui, grâce aussi à Jean Dujardin, m'a plutôt séduit. Est-ce réaliste ? Je l'ignore. Il faudrait demander ça au réalisateur, lui-même ancien flic...

Shelter
Film américain de Mans Marlind et Björn Stein (2010)
Un long-métrage encore trop récent pour être sorti en France ! Âmes sensibles, s'abstenir. Brillante psychiatre apte à dénouer les cerveaux les plus retors, Cara se frotte à un patient particulièrement difficile, Adam. Ce dernier n'a pas une, ni deux, mais des personnalités multiples. Au cours d'une même conversation, il peut en endosser l'un ou l'autre des visages, sur demande. De quoi souffre-t-il exactement ? C'est tout l'enjeu du film: ne comptez donc pas sur moi pour vous le révéler ! J'insiste tout de même sur le fait que ce thriller donne souvent la chair de poule. Énigmatique d'abord, le propos devient vite angoissant, pour ne pas dire flippant. Un crescendo émotionnel qui m'a un peu déçu dans sa seconde partie: j'ai trouvé que les réalisateurs en faisaient un peu trop pour expliquer l'inexplicable. Leurs acteurs, eux, s'en sortent mieux: Julianne Moore assure dans un registre inhabituel pour elle et Jonathan Rhys-Meyers fait un schizophrène tout à fait convaincant. Limite psychopathe...

Mi$e à prix
Film américain de Joe Carnahan (2007)
Magicien devenu mafioso de première classe grâce à la protection d'un parrain, Buddy Israel s'est vu trop beau. Son envie de devenir calife à la place du calife lui attire désormais la rancoeur de son aîné, lequel a tout simplement décidé... d'en finir avec lui. Le jeune loup aux dents longues se retrouve avec une petite meute de chasseurs aux fesses, attirés par la perspective d'une prime, mais également une série d'autres personnes décidées à lui mettre le grappin dessus, soit pour l'éliminer, soit pour le faire parler de ses complices éventuels et l'envoyer au trou. Tout le monde converge évidemment vers la chambre d'hôtel où Israel s'est installé. Pas de surprise majeure: avec un tel scénario, ce long-métrage ne pouvait guère être autre chose qu'une fusillade en règle. En réalité, c'est ma foi juste un peu plus complexe: parce que le "héros" a des dizaines d'ennemis sur le dos, il y a suspense pour savoir qui saura l'arrêter avant les autres ou, si jamais il s'en sort, comment tout cela finira donc. Rien de très consistant pour faire du grand cinéma, mais assez pour un agréable divertissement et une impayable galerie de trognes. Quentin Tarantino n'aurait sûrement pas renié le résultat, à mon avis.

Blanc comme neige
Film français de Christophe Blanc (2010)
Encore un polar ! J'ai l'impression que les "Frenchies" sont à nouveau et de plus en plus attirés par le cinéma de genre. J'ai envie de dire que c'est tant mieux, même si le résultat n'est ici qu'à moitié convaincant. L'idée de départ: envoyer quelques mafieux scandinaves pourrir la vie d'un très sympathique vendeur de voitures à qui tout réussissait jusqu'alors, situation d'autant plus déroutante et difficile à supporter que c'est l'associé dudit vendeur qui a fricoté avec les méchants, au point de... le payer de sa vie. Vous aurez compris que le film ne s'arrête pas là. Je le confirme: c'est même là qu'il commence. La porte ouverte à un suspense souvent poisseux, d'ailleurs entretenu par de très belles images. Assez inspiré, le jeu des comédiens - et en particulier celui de François Cluzet - achève alors de nous emmener ailleurs le temps de la projection. Bon point. Ce qui coince ? Peut-être bien une conclusion un peu rocambolesque, où tout finit par s'arranger un peu trop facilement. Vraiment tout ? Non, en fait. Au générique final, le héros aura perdu quelque chose auquel il tenait, point du scénario qui aurait mérité d'être un peu plus développé. Reste alors une production pas géniale, mais honnête.

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