Vous imaginez un monde sans la moindre criminalité, vous ? Cinématographiquement parlant, ce serait désolant, dans la mesure où ça nous priverait probablement d'une bonne partie des films noirs. Celui que je souhaite évoquer aujourd'hui est un grand classique français: Le cercle rouge. Je crois pouvoir affirmer que c'est aussi l'un des films préférés de mon cher père, passion à vrai dire communicative. Nous l'avons revu ensemble il y a quelques semaines à peine, à la télévision: j'ai en fait saisi l'une des rares occasions annuelles où le petit écran est susceptible de m'emballer. Bien vu ! Pas la moindre déception après coup, car je me suis vraiment régalé d'un bout à l'autre de ce monument. Je note d'ailleurs d'emblée que là aussi, la réalisation ménage de très efficaces moments de silence.
Le scénario proprement dit est d'une grande limpidité. Ex-délinquant sorti de prison, Corey (Alain Delon) retourne voir un vieux complice pour lui réclamer de l'argent. Solvable, l'intéressé n'en est pas moins filou et, sitôt son créancier parti, il fait appel à deux tueurs, histoire de récupérer la petite fortune qu'il vient à peine de laisser échapper. Autant dire que si Corey a l'intention de se ranger, ce ne sera pas pour tout de suite. S'il arrive à se sortir de cette histoire, il en sera tout autrement quand son chemin croisera celui d'un autre type dénommé Vogel (Gian Maria Volonte), condamné et... recherché après avoir réussi à s'échapper d'un train en marche. Le cercle rouge débutera alors vraiment, avec un projet de braquage de bijouterie associant encore un malfrat de plus. Mais je ne vous ai rien dit...
Le film aura 40 ans le mois prochain ! Il n'en est pas moins à ranger dans la catégorie des excellents polars "made in France". Je l'y place bien volontiers. Jean-Pierre Melville, le réalisateur, était de fait coutumier des grandes réussites formelles et je sens que je vais savourer les autres de ses films que j'ai encore dans ma collection. Le cercle rouge, c'est aussi la possibilité de revoir rassemblés plusieurs grands noms du septième art. Aux deux que j'ai cités s'ajoutent notamment un impeccable Yves Montand en truand pourri par l'alcool et surtout un génial André Bourvil - crédité sous son nom entier pour son avant-dernière apparition à l'écran - en commissaire un brin désabusé. Difficile de faire mieux à l'époque, mais le plaisir pris à admirer ces acteurs vient aussi du fait qu'ils ont tourné un film sans réel équivalent de nos jours. Je ne suis pas nostalgique, non. Juste heureux d'avoir pu relire une belle page de l'histoire du cinéma.
Le cercle rouge
Film français de Jean-Pierre Melville (1970)
En fait plutôt orienté sur la psychologie des différents protagonistes que sur leurs actions, le long-métrage s'adresse d'abord aux amateurs de cinéma d'auteur. Il ne sent pas la naphtaline pour autant et garde de très sérieux arguments pour séduire ceux qui apprécient l'ambiance des oeuvres à suspense. C'est l'un des meilleurs films noirs que je connaisse. S'il fallait le comparer à une autre production du même genre, je citerais Du rififi chez les hommes, qui est même - ou pourtant - de 15 ans plus vieux. Avis complet sur ce film signé Jules Dassin à lire dans ma chronique datée du 19 juillet 2009.
J'adooooore le smiley ! Et le petit récap de fin. Parfait !
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