mardi 20 juillet 2010

Sans prise de risque

Cela vous surprendra-t-il ? Je vous avoue franchement que je ne vais pas toujours voir des films dans l'idée que je serais déçu de les avoir manqués. C'est paradoxal, c'est vrai, vu qu'il y a bien entendu aussi des films que je manque alors que je tenais absolument à les voir. Dit autrement, il m'arrive d'avoir l'envie d'aller au cinéma, et pourtant de ne pas le faire, et il arrive aussi que je n'en fasse pas une priorité et que, pourtant, je cède à une attirance moins forte. C'est par exemple ce que j'ai fait il y a une grosse vingtaine de jours en ouvrant ma Fête du cinéma avec l'agence tous risques. Séance d'après-midi avec l'ami Sylvain. J'aurais tout aussi bien pu m'abstenir.

"Alors ? Est-ce que c'est bien comme la série, sur grand écran ?". Désolé, chers lecteurs: je ne peux pas répondre à cette question élémentaire. La série, je l'avais certes vaguement dans l'oeil, mais pas au point de prétendre en être un expert. Ce n'est pas pour jouer une carte nostalgique que je suis allé voir le film. Et donc ? Je pense que, si les aventures d'Hannibal, Barracuda, Futé et Looping m'ont attiré, c'est tout simplement parce que j'avais envie d'une projection pop corn, sans prise de tête inutile. Et là, c'est sûr: j'ai été servi ! Navré encore, je ne me rappelle même plus vraiment de l'intrigue. Juste qu'il s'agit d'une vague histoire de revanche pour quatre GI injustement emprisonnés et déchus de leurs décorations militaires. Au fond, ça n'a pas une si grande importance, je vous dirais...

L'agence tous risques, c'est l'archétype du blockbuster US bourrin. Une série B cinématographique, sans aucune prise de risque scénaristique ou artistique. Un long-métrage d'une efficacité clinique dans le genre du pur divertissement. Est-ce que je vous donne alors le sentiment d'en dire du mal ? Si c'est le cas, je me permets d'aussitôt rectifier le tir: je ne me suis pas du tout ennuyé. Non ! Très honnêtement, j'ai même vu ce que j'attendais, une série d'improbables cascades entrecoupées de vannes potaches. Je fais vraiment la part des choses. Si les acteurs s'étaient pris au sérieux, comme Liam Neeson a hélas pu le faire dans d'autres productions similaires, ça aurait été pitoyable. Là, petit miracle: c'est en fait rigolard et funky. En prenant les images comme elles viennent et l'argument global au tout premier degré, on se fait un plaisir coupable de débrancher son cerveau pendant deux petites heures. Rien d'inoubliable, sans doute, mais rien de scandaleux non plus.

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