Ce soir, en attendant que le jury cannois décerne une nouvelle Palme d'or, je me suis dit qu'il serait bien de vous proposer une chronique du film couronné l'an dernier, Le ruban blanc. Je n'ai qu'un regret aujourd'hui: ne pas l'avoir découvert dans sa version originale allemande, ce qui l'aurait sans doute rendu (encore) plus saisissant. Tel quel, en français, ce long-métrage de l'Autrichien Michael Haneke m'a vraiment intéressé. Je ne dirai pas qu'il m'a plu: le mot serait probablement mal choisi pour cette oeuvre glaciale et controversée. Souvenez-vous: il y a un an presque jour pour jour, la Croisette accusait Isabelle Huppert de favoritisme après la consécration offerte à un réalisateur qui lui avait permis de décrocher le Prix d'interprétation. Avec le recul, tout ça me paraît un peu ridicule...
Une évidence: Le ruban blanc, ce n'est pas du cinéma divertissant. Est-ce du grand cinéma d'auteur ? Je ne sais. Ce qui est clair, c'est que l'histoire m'a "scotché". En résumé, le film nous conduit au Nord de l'Allemagne, au moment des moissons, au cours de l'année 1913. Le médecin d'un petit village est victime d'un piège: tombé de cheval à cause d'un câble tendu dans les jambes de sa monture, il reste hospitalisé de longues semaines. Pendant ce temps, et même après son retour, diverses choses bizarres surviennent dans le hameau: l'enfant du baron disparaît, une grange prend feu et des plantations sont ravagées. En général, l'auteur - ou les auteurs - du méfait demeure(nt) inconnu(s). Ce qui génère, pour les personnages comme pour le spectateur, un climat d'insécurité, virant à la paranoïa...
Et si les coupables étaient en fait... les enfants ? Je suis sûr que, comme l'instituteur "héros" du film, vous finirez par le penser. Sachez néanmoins que Michael Haneke ne vous offrira que très peu de raisons d'être sûr de quoi que ce soit. Le plus perturbant reste indubitablement que le réalisateur donne ponctuellement le beau rôle à certains de ses personnages, avant d'en révéler d'autres facettes plus troubles et d'inverser la tendance. Le ruban blanc est un film sombre, dont aucune figure n'est figée. Selon les circonstances particulières, les valeurs de chacun permettent aux uns ou aux autres d'apparaître tantôt anges, tantôt démons (sauf rares exceptions). Formellement, le fait d'avoir choisi de tourner en noir et blanc ajoute encore à une atmosphère ensorcelante. Je conçois que le résultat n'ait pas plu à tout le monde: pour ma part, je dois bien reconnaître que l'ensemble laisse en moi une empreinte et des réflexions, d'ailleurs pour la plupart inabouties. Le sentiment d'une fascination étrange: c'est toute l'ambivalence d'un projet parfaitement maîtrisé.
Une évidence: Le ruban blanc, ce n'est pas du cinéma divertissant. Est-ce du grand cinéma d'auteur ? Je ne sais. Ce qui est clair, c'est que l'histoire m'a "scotché". En résumé, le film nous conduit au Nord de l'Allemagne, au moment des moissons, au cours de l'année 1913. Le médecin d'un petit village est victime d'un piège: tombé de cheval à cause d'un câble tendu dans les jambes de sa monture, il reste hospitalisé de longues semaines. Pendant ce temps, et même après son retour, diverses choses bizarres surviennent dans le hameau: l'enfant du baron disparaît, une grange prend feu et des plantations sont ravagées. En général, l'auteur - ou les auteurs - du méfait demeure(nt) inconnu(s). Ce qui génère, pour les personnages comme pour le spectateur, un climat d'insécurité, virant à la paranoïa...
Et si les coupables étaient en fait... les enfants ? Je suis sûr que, comme l'instituteur "héros" du film, vous finirez par le penser. Sachez néanmoins que Michael Haneke ne vous offrira que très peu de raisons d'être sûr de quoi que ce soit. Le plus perturbant reste indubitablement que le réalisateur donne ponctuellement le beau rôle à certains de ses personnages, avant d'en révéler d'autres facettes plus troubles et d'inverser la tendance. Le ruban blanc est un film sombre, dont aucune figure n'est figée. Selon les circonstances particulières, les valeurs de chacun permettent aux uns ou aux autres d'apparaître tantôt anges, tantôt démons (sauf rares exceptions). Formellement, le fait d'avoir choisi de tourner en noir et blanc ajoute encore à une atmosphère ensorcelante. Je conçois que le résultat n'ait pas plu à tout le monde: pour ma part, je dois bien reconnaître que l'ensemble laisse en moi une empreinte et des réflexions, d'ailleurs pour la plupart inabouties. Le sentiment d'une fascination étrange: c'est toute l'ambivalence d'un projet parfaitement maîtrisé.
Un film à la nocivité sourde et insidieuse mais aussi une vraie œuvre de cinéma. Il a amplement mérité sa palme.
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