vendredi 20 novembre 2009

Agents doublés

Il ne faut pas toujours se fier aux à mes confrères critiques professionnels. Plus je vois de films, plus je me dis que je tiens là une bonne maxime cinéphile. J'en ai encore eu la preuve l'autre jour en découvrant, un peu par hasard, Duplicity. J'avais préalablement repéré le film au cinéma, mais trop vaguement pour pousser la porte d'une salle obscure. Ayant la possibilité de rattraper l'affaire en DVD, j'ai saisi l'occasion et ne le regrette pas. Je vous recommande vivement de tenter votre chance également: il y a là à mon avis bien plus de sources de ravissement que d'aucuns ont pu le laisser entendre en présentant le long métrage à leurs chers lecteurs, auditeurs ou spectateurs. Sur un ton résolument plus badin, j'ai pris plus de plaisir qu'avec Quantum of Solace, le dernier James Bond...

Je compare parce que Duplicity est lui aussi un film d'espionnage. Après les premières scènes, le générique surprend: il se déroule autour d'une bagarre entre deux types sur un aéroport privé, filmée au ralenti. On n'y comprend encore rien, mais ça va vite s'arranger. Dick Garsik et Howard Tully, joués avec justesse par Paul Giamatti et Tom Wilkinson, sont deux patrons concurrents de l'industrie pharmaceutique. Ils sont tellement à couteaux tirés que le premier n'a pas de honte à faire épier le second dans l'espoir de percer à jour les secrets commerciaux de sa société. Autant le dire: il vous faudra probablement quelques minutes avant d'entrer dans cette histoire. Conseil répété, faites l'effort: ça vaut le coup, d'autant que c'est donc autour des questions de confidentialité des affaires qu'entrent véritablement en scène les deux personnages principaux du film.

Claire Stenwick-Julia Roberts et Ray Koval-Clive Owen s'aiment d'amour vache. Ex-agents secrets pour le compte, elle de la CIA, lui du MI-6, ils ont (vraiment ?) démissionné pour reprendre du service au seul profit d'employeurs privés. Et c'est là, sans doute, que s'est joué le malentendu qui me semble nuire à la réputation de Duplicity. Contrairement aux apparences initiales, le film est bien autre chose qu'une comédie romantique. Le couple de stars est, c'est vrai, au top de la glamour attitude, mais non, ce n'est pas cette caractéristique qui fait l'intérêt du long métrage. J'ai envie de dire: au contraire ! D'accord, c'est le noeud de toutes les scènes comiques, mais s'arrêter là serait occulter tout le suspense d'un film monté sur des flash-backs successifs. Croyez-moi si je vous dis que ce serait très dommage. Pour moi, ça devient indubitable: après son Michael Clayton, oeuvre plus sombre mais également de belle tenue, Tony Gilroy s'avère décidément un réalisateur à suivre ! Comptez sur moi pour y veiller !

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