mercredi 6 août 2008

Cinq garçons de 1975

Si je me souviens bien, j'ai d'abord vu Le péril jeune sur petit écran. Logique: le film est passé à la télé AVANT de sortir au cinéma. Logique encore: il faisait partie d'une série commandée par et diffusée sur Arte, baptisée "Les années Lycée". Le concept, je crois, était donc d'illustrer la vie des lycéens, sur plusieurs générations, des années 50 aux années 90. Comme vous pouvez peut-être l'imaginer au vu de la photo illustrant cette chronique, Le péril jeune aborde les années 70. Grâce à la même méthode, vous aurez également compris qu'il s'attache à suivre le destin de cinq copains.

Au début du film, pourtant, ils ne sont plus que quatre: Momo, Alain, Bruno et Léon sont dans une maternité. Ils attendent l'accouchement de leur copine Sophie. Sophie ? C'est la copine du cinquième larron, Tommasi. Puisqu'on l'apprend dans les cinq premières minutes, je ne trahirai rien de fondamental en dévoilant ici que ledit Tommasi est mort. Le péril jeune est donc avant tout un long flash-back, un retour à l'époque où il était bel et bien vivant, rebelle écorché vif d'une bande de "petits branleurs" (je cite un des personnages secondaires du film). Triste ? Nostalgique ? Pathétique ? Le deuxième long-métrage de Cédric Klapisch est tout ça, mais pas seulement: c'est aussi une oeuvre très drôle, où chacun de nous, quelque soit l'époque où il est allé au lycée, pourrait bien se reconnaître un peu.

Bref, téléfilm devenu film de cinéma, Le péril jeune s'en sort très bien. J'aime beaucoup cette histoire. Le casting est tout simplement au top: Romain Duris sorti d'un casting sauvage pour son premier rôle, Vincent Elbaz, Elodie Bouchez et Hélène de Fougerolles dans l'un des premiers, et puis tous les autres qu'on a guère revus depuis. En somme, c'est une oeuvre modeste qui grandit en touchant le public, un peu comme Bienvenue chez les ch'tis dans un autre registre. Pink Floyd, Jimi Hendrix, Janis Joplin, etc... comme souvent chez Klapisch, la bande originale elle-même est aux petits oignons, même si Steppenwolf remplace Franck Zappa sur le DVD, de manière quelque peu anachronique et pour une bête raison de droits. L'édition "galette" se rattrape avec des bonus intéressants, dont le très chouette Ten years after, nom du groupe qui ouvre le film et du documentaire sur les retrouvailles des acteurs, dix ans après le tournage. Un joli moment de complicité rigolarde et communicative.

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