mercredi 4 juin 2008

Des papys dans l'espace

J'ai une théorie sur Clint Eastwood. Il faudrait sûrement que je la confronte à la réalité de sa large filmographie pour savoir à quel point j'ai raison... ou non. Mon idée est la suivante: dans la plupart des films qu'il a réalisés ou dans lesquels il a joué, Clint campe finalement un seul et même personnage. Un classique, ce bon vieux cow-boy solitaire de l'Ouest américain. Un personnage souvent revenu de tout ou presque, que la vie a suffisamment déçu pour le conduire d'une façon ou d'une autre à se mettre en retrait, sans espoir ni volonté de retour. Clint, c'est aussi le héros immortel, l'homme auquel on fait malgré tout appel quand tout va de travers. Souvent, il revient sur le devant de la scène, bien obligé, mais c'est alors juste avant une "retraite" définitive.

Dans Space Cowboys, film que j'ai revu récemment, c'est la NASA qui vient chercher Clint pour une dernière mission. Ancien officier de l'armée de l'air spécialisé dans la conception de systèmes de guidage pour satellites, le colonel Frank Corvin est censé aider à la réparation d'un engin russe menaçant de s'écraser sur la Terre. Rien de moins. Le truc, évidemment, c'est qu'il ne lui est pas si agréable de coopérer, puisque le type qui lui demande ce "petit service" n'est autre que celui qui l'a prématurément renvoyé quelques années auparavant. Pas étonnant dès lors que Frank-Clint émette également ses petites exigences, par exemple celle de reconstituer le quatuor de choc qu'il formait jadis avec trois potes astronautes.

N'allez pas chercher un réalisme quelconque dans ce film qui en est largement dépourvu ! Envoyer des papys dans l'espace, ce n'est pas demain la veille que la NASA y sera contrainte. Et Space Cowboys n'est pas un film de science-fiction. Si j'aime tellement cette histoire, c'est pour le charisme inégalable de ces quatre interprètes principaux: Clint Eastwood, donc, mais aussi un impayable Donald Sutherland, un très bon James Garner et un immense - bien que pathétique - Tommy Lee Jones. Portés par des dialogues au top, nos quatre larrons s'en donnent à coeur joie dans cette oeuvre inspirée. De manière assez surprenante, cette fois, ce n'est pas (que) drôle. Mais je vous laisse découvrir ou redécouvrir le reste: pour moi, c'est vraiment du tout bon !

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