lundi 6 février 2012

Truffaut impromptu

Une chronique de Martin

Quand un imprévu m'a donné à réfléchir à ce que je pourrais raconter aujourd'hui, j'ai fait une recherche et réalisé que François Truffaut aurait fêté ses 80 ans ce lundi. Plutôt que d'un de ses films, j'ai cru intéressant de parler de son oeuvre en ses débuts. Le saviez-vous ? Avant Les quatre cents coups (1959), le jeune réalisateur avait déjà trois courts-métrages à son actif. Le tout premier, La visite, date même de 1954: muet, rarement montré, presque introuvable, il met en scène des amis du cinéaste. Lequel aime autant faire disparaître le tout jusqu'en... 1982, soit deux ans seulement avant sa mort.

La première création "assumée", c'est Les mistons (1957). Truffaut s'appuie d'abord sur deux acteurs, les très jeunes Bernadette Lafont et Gérard Blain. Il choisit d'offrir son dernier beau texte de cinéma au comédien niçois Michel François, embauché comme narrateur. Comme il le fera aussitôt qu'il abordera le long-métrage, il construit son récit avec des enfants. Dans la calme campagne d'un bel été autour de Nîmes, une troupe de cinq garçonnets repère une jolie fille sur son vélo. Jaloux de son petit copain, ils se décident à enquiquiner les tourtereaux, avec plus ou moins de succès. Une historiette naïve d'enfants irrespectueux, mais pas seulement. J'ai beaucoup aimé. Aspect remarquable: un clin d'oeil à l'un des premiers films muets.

Moins personnel, mais tout de même intéressant, le troisième court s'appelle Une histoire d'eau. Il est sorti en 1958, avec Caroline Dim et Jean-Claude Brialy devant la caméra. J'en profite pour préciser que, pour ses débuts, Truffaut avait utilisé le matériel de son ami Jacques Rivette. Ici, il collabore avec un autre, Jean-Luc Godard, crédité comme co-réalisateur, co-scénariste et monteur. En profitant d'une véritable inondation, les deux cinéastes ont l'idée de raconter l'histoire d'une jeune femme qui a du mal à rejoindre Paris. J'ignore si ce que j'ai lu est exact, mais c'est Godard qui aurait suggéré d'ajouter une voix off sur des rushes difficiles à exploiter. Le rythme du film, tout en saccades, lui doit beaucoup, me semble-t-il.

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Et ensuite...
Dès 1959, Truffaut se lance donc dans le tournage de longs-métrages avec Les quatre cents coups - il y tient également un petit rôle. Cinéaste avant tout, il reste derrière la caméra de ses neuf films suivants, jusqu'à conserver pour lui le personnage du docteur Itard dans L'enfant sauvage (1969). La page des réalisateurs vous permet de relire les chroniques que j'ai écrites sur d'autres de ses oeuvres.

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