Une chronique de Martin
Voir un nouveau film avec Kirsten Dunst m'a donné envie de revenir en arrière pour regarder à nouveau Virgin suicides. En repartant depuis le début, ce sera également l'occasion d'avoir enfin présenté sur ces pages l'ensemble des longs-métrages de Sofia Coppola, la fille de Francis Ford. Je me suis d'ailleurs une nouvelle fois demandé comment, alors même pas trentenaire, la jeune femme avait pu tourner une première oeuvre aussi triste. Et pourquoi je n'arrive pas à le comprendre. Peut-être bien parce qu'à l'image d'un médecin psychiatre du film, petit rôle joué par Danny de Vito, censé analyser le mal-être d'une jeune patiente, je n'ai pas été une fille de 14 ans.
Virgin suicides évoque sans détours la mort d'adolescentes, celle d'abord de la plus jeune d'une fratrie, vite suivie de celle de chacune des quatre autres soeurs. Toute l'originalité tient à ce que l'histoire nous soit racontée par un narrateur garçon, homme invisible à l'écran qui aurait fréquenté les jeunes femmes au cours des années 70. Lux, Mary, Bonnie, Therese et Cecilia Lisbon paraissent aussi fascinantes qu'inaccessibles aux garçons de leur entourage. Elles sont également les cinq filles de parents aux principes stricts, qui les étouffent doucement dans la prison dorée de leur grande maison. Sont-elles malheureuses pour autant ? Ce n'est pas si évident. Trop simpliste.
Si Virgin suicides parvient à émouvoir, ce n'est pas vraiment parce que ses protagonistes semblent vivre une situation désespérée: c'est plutôt, je crois, parce qu'un début de bonheur simple leur tend progressivement les bras et qu'elles n'arrivent pas à le saisir, allant même jusqu'à le casser quand il semble enfin se présenter. Un bémol tout de même: à vrai dire, les petits mecs de cette histoire paraissent eux aussi assez cabossés, ne trouvant à communiquer qu'à travers les paroles symboliques des chansons à la mode. Sincèrement, sans surligner son propos, Sofia Coppola compose vraiment de belles images et sait jouer à merveille sur la suggestion pour faire passer la violence de son propos. C'est un paradoxe possible: dans cette méthode, il y a finalement beaucoup de douceur.
Virgin suicides
Film américain de Sofia Coppola (1999)
Après la sortie de cette première oeuvre, la jeune femme commençait déjà à se faire un prénom. Son étoile a un peu pâli depuis, mais je trouve une logique à son début de filmographie venue d'une relative constance dans le traitement de l'adolescence, ce temps de passage entre le monde des enfants et celui des adultes. De Lost in translation à Somewhere sorti en janvier, sans oublier Marie-Antoinette, je vous renvoie aux autres films, sans préférence particulière. Je crois pouvoir dire que je les aime à peu près tous.
Virgin suicides évoque sans détours la mort d'adolescentes, celle d'abord de la plus jeune d'une fratrie, vite suivie de celle de chacune des quatre autres soeurs. Toute l'originalité tient à ce que l'histoire nous soit racontée par un narrateur garçon, homme invisible à l'écran qui aurait fréquenté les jeunes femmes au cours des années 70. Lux, Mary, Bonnie, Therese et Cecilia Lisbon paraissent aussi fascinantes qu'inaccessibles aux garçons de leur entourage. Elles sont également les cinq filles de parents aux principes stricts, qui les étouffent doucement dans la prison dorée de leur grande maison. Sont-elles malheureuses pour autant ? Ce n'est pas si évident. Trop simpliste.
Si Virgin suicides parvient à émouvoir, ce n'est pas vraiment parce que ses protagonistes semblent vivre une situation désespérée: c'est plutôt, je crois, parce qu'un début de bonheur simple leur tend progressivement les bras et qu'elles n'arrivent pas à le saisir, allant même jusqu'à le casser quand il semble enfin se présenter. Un bémol tout de même: à vrai dire, les petits mecs de cette histoire paraissent eux aussi assez cabossés, ne trouvant à communiquer qu'à travers les paroles symboliques des chansons à la mode. Sincèrement, sans surligner son propos, Sofia Coppola compose vraiment de belles images et sait jouer à merveille sur la suggestion pour faire passer la violence de son propos. C'est un paradoxe possible: dans cette méthode, il y a finalement beaucoup de douceur.
Virgin suicides
Film américain de Sofia Coppola (1999)
Après la sortie de cette première oeuvre, la jeune femme commençait déjà à se faire un prénom. Son étoile a un peu pâli depuis, mais je trouve une logique à son début de filmographie venue d'une relative constance dans le traitement de l'adolescence, ce temps de passage entre le monde des enfants et celui des adultes. De Lost in translation à Somewhere sorti en janvier, sans oublier Marie-Antoinette, je vous renvoie aux autres films, sans préférence particulière. Je crois pouvoir dire que je les aime à peu près tous.
Un film que j'adore pour son esthétisme et son atmosphère de fou... D'ailleurs très fidèle à l'ambiance du bouquin, si tu as l'occasion de le lire.
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