jeudi 4 août 2011

Flim clute

Une chronique de Martin

Pour comprendre le titre de ma chronique sans l'avoir lue complètement, il suffit... de regarder le film dont je souhaitais parler aujourd'hui: La classe américaine (le grand détournement).

Et pour cela, il faut être assez chanceux pour avoir déniché une copie de cet incroyable projet. Sorti sur Canal+ il y a déjà dix-huit ans, cette production ne ressemble à aucune autre. Ou plutôt si ! L'explication: le principe retenu pour la création a été de reprendre des petits bouts de grands classiques, d'en ôter la bande-son originale et de convier les doubleurs à venir plaquer sur les images un autre texte. Farfelu, mais finalement assez efficace sur la durée.

Jamais diffusé en DVD, encore moins sorti en salles, La classe américaine (le grand détournement) raconte bien une histoire: celle de George Abitbol, qu'on présente comme l'homme le plus classe du monde, et des journalistes qui enquêtent sur sa disparition soudaine. Avant de passer de vie à trépas, l'intéressé a en effet lancé un "Monde de merde !" qui ne correspond guère à son statut. Pour écrire sa nécrologie, il s'agit donc pour Dave, Peter et Steven d'apprendre pourquoi il a dit ça et, dans ce but pour le moins fantasque, on nous embarque dans un incroyable tour de manège avec John Wayne, Robert Redford, Dustin Hoffman, Charles Bronson, Henry Fonda et pléthore d'autres stars du cinéma hollywoodien. L'unique monstre sacré qui manque à l'appel, c'est Clint Eastwood. D'après ce que j'ai lu, ses droits étaient beaucoup trop protégés...

Quoiqu'il en soit, donc, et malgré ses visages connus, le film part dans une direction copieusement éloignée des standards. L'exercice de style tourne à la grande pantalonnade et je dirais que le résultat est à voir au moins une fois au milieu d'oeuvres plus sérieuses. Parce que La classe américaine (le grand détournement) peut se lire aussi comme un hommage aux oeuvres qu'il retravaille à sa sauce. Réparties sur toute la durée du métrage, il doit bien y en avoir cinquante, voire plus, et il faut être un cinéphile rudement chevronné pour en reconnaître ne serait-ce que la moitié. Humblement, j'avoue mon inculture crasse en la matière, à de très rares exceptions près, mais je suppose que je rigolerai bien le jour où je reconnaîtrai enfin les comparses de George Abitbol derrière les personnages ordinaires des innombrables classiques générés par le septième art américain.

La classe américaine (le grand détournement)
Téléfilm français de M. Hazanavicius et D. Mézerette (1993)
Pas toujours d'un goût très sûr, ce film - ou ce flim - doit être regardé au millième degré. Il y a quand même de quoi être baba devant le travail de remontage effectué, avec une attention particulière portée au son des voix dont certains éditeurs feraient bien de tirer leçon. Précision pour ceux qui l'ignoreraient: l'initiateur du projet, Michel Hazanavicius, est celui qui a offert à Jean Dujardin son rôle dans les deux OSS 117, mais aussi celui qui lui a permis d'obtenir un Prix d'interprétation cannois grâce à The artist. Logiquement, je devrais donc en reparler d'ici la fin de l'année.

1 commentaire:

  1. Une grand classique et une grande poilade qui auront réussi à reconnaitre quelques une des nombreuses références.

    Un sacré boulot fait de montage.

    Un grand merci à Canal+ pour ce grand moment de rigolade =)
    Et une extreme bonne idée d'avoir repris et raboté le scénario de Citizen Kane =)

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