dimanche 15 mai 2011

Casse-tête chinois

Une chronique de Martin

Question à 100 yuans: qui était le roi de France quand l'impératrice Wu Zetian régnait sur la Chine, en 690 ? Réponse: la France n'existait évidemment pas sous sa forme actuelle et c'est un certain Thierry III qui dominait... les Francs. Juste pour dire que c'est à cette époque dont je ne connais rien que se situe l'action du film dont je parlerai aujourd'hui: Détective Dee - Le mystère de la flamme fantôme.

F
ilm chinois, comme vous l'aurez compris, dont l'action se base essentiellement sur une autre énigme: comment expliquer rationnellement les combustions spontanées qui ont frappé successivement quelques-uns des hauts dignitaires de la cour impériale ? Une intrigue criminelle sous nos yeux ébahis (ou pas).

En soi, c'est bien la perspective d'un film "policier" dans la Chine antique qui m'a d'abord motivé pour aller voir Détective Dee. J'ai aussi été attiré comme je le suis presque à chaque occasion d'admirer une oeuvre en costumes. Ajoutez à cela la perspective d'une bonne fin d'après-midi entre copains branchés cinéma asiatique et vous comprendrez que je n'ai pas pu résister longtemps à l'appel de la salle obscure. Une fois ressorti, sans regretter, je dois admettre que le résultat n'est pas à la hauteur de mes attentes. L'impression que j'ai eue, en fait, c'est que l'argument du film passe vite au second plan. Tsui Hark, le réalisateur, préfère les scènes d'action - il est vrai spectaculaires, mais pas vraiment plus originales que dans d'autres oeuvres du genre - et les effets spéciaux. Franchement, sur ce dernier point, je suis surpris et un peu déçu...

Parce que si Détective Dee propose une galerie de personnages intéressants et parfois même attachants, ce qu'ils allaient devenir lors de l'avancée du scénario m'a assez vite laissé indifférent. Point étonnant, tout de même, le fait que le cinéaste n'épargne pas toujours les principaux protagonistes - à voir de découvrir seuls pourquoi et comment il les "maltraite", au contraire. Je dois dire que, pour le reste, ce qui nous est montré ici m'a paru un peu toc. Permettez-moi de revenir sur les effets spéciaux: là où j'ai espéré m'évader et rêver à ce monde ancien, magique et peut-être même pour moi quelque peu mythique, j'ai surtout aperçu des images assistées par ordinateur. L'authenticité m'a semblé faire défaut et, pour un film d'époque, c'est une lacune importante. J'ai noté une fin ouverte, qui laisse intacte la perspective d'une série. On verra bien si je me laisse mieux convaincre une prochaine fois. Pas impossible.

Détective Dee - Le mystère de la flamme fantôme
Film chinois de Tsui Hark (2010)
Bon, pour être tout à fait précis, j'ajoute que le film vient exactement de Hong Kong, ce qui semble avoir une importance certaine aux yeux des cinéphiles confirmés. Aux miens, ça ne change pas grand-chose, dans le fond. Je sors de là avec un regard légèrement étonné, comme l'indique d'ailleurs mon smiley du jour, mais aussi l'idée que, dans le genre "film de sabres", je n'ai pas encore trouvé une autre oeuvre qui me plaise autant que l'avait fait Tigre et dragon en son temps. Je ne désespère pas pour autant.

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