vendredi 28 janvier 2011

Une princesse qui s'ignore

Une chronique de Martin

Parce que ses longs cheveux s'illuminent et soignent les blessures quand elle se met à chanter, la petite Raiponce a été kidnappée alors qu'elle est était encore bébé. Fille d'un couple royal, elle vit désormais cloîtrée dans un haut donjon, enfermée à quadruple tour par une espèce de sorcière égoïste qui prétend être sa maman légitime. La demoiselle, inconsciente de la supercherie, respecte donc la consigne de la mégère: pas question de mettre un pied dehors, dans ce monde si dangereux pour les blondinettes inexpérimentées. Oui, mais voilà: passant par là, et même si c'est d'abord à l'insu de son plein gré, un voleur un peu crétin va tout bouleverser. Ainsi commence réellement le tout dernier dessin animé de Walt Disney, 50ème opus sorti de l'emblématique studio. Je vais le dire tout de suite: en le découvrant au cinéma un bon moment après sa sortie, sur un écran encore convenable, je me suis ré-ga-lé ! Les deux petites heures de projection sont passées à toute allure. Aucun ennui ! Ce n'était pas très long, mais pas trop court non plus. C'était juste bien, emballant, à la hauteur des espoirs que j'y avais placés. Et très franchement, au coeur de l'hiver, ça fait du bien !

Raiponce est souvent présentée comme un vrai retour aux sources pour Disney. Après avoir connu quelques sorties de route, la machine à rêves serait repartie dans la bonne direction. Ne pouvant prétendre connaître toutes les oeuvres antérieures, je ne me prononcerai pas définitivement sur ce point. Pas aujourd'hui, en tout cas. Ce qui est sûr, c'est que beaucoup des choses que j'aime dans le cinéma d'animation dit classique se retrouve ici: des personnages sympa, des "seconds rôles" dispensables mais truculents, du mouvement dans la bonne humeur, des rebondissements et, bien sûr, une dose de rigolade pour faire passer le tout. J'en entends forcément aussi qui disent: "Oui, mais y'a des chansons !". C'est vrai: ce dessin animé en compte facilement une demi-douzaine et je peux comprendre également que certaines oreilles aient du mal à les supporter, surtout en VF. Cela dit, pour parler de ce que j'ai ressenti, je soulignerai qu'elles ne m'ont pas spécialement ennuyé. Je crois même savoir pourquoi: en plus des notes et des paroles, quelques chorégraphies particulièrement chiadées scandent l'action. C'est un peu la signature du studio: en musique, comme on peut l'imaginer, les personnages sont plus virevoltants que jamais. En un mot, voilà: ça swingue !

Est-ce que c'est encore meilleur en VO, ainsi que j'ai pu le suggérer quelques lignes plus haut ? Joker ! Je n'ai pas (encore) eu l'occasion de faire la comparaison. Ce qui est en revanche certain, c'est que, dans la langue de Molière, Raiponce s'en sort avec les honneurs. Évidemment, c'est également dû au talent des doubleurs. La tradition qui consiste désormais à offrir ces "rôles" à quelques noms illustres du septième art est respectée. J'avoue que je ne connaissais pas Maeva Méline, la jeune femme qui prête sa voix à l'héroïne, mais force est de constater qu'elle livre ici une très chouette prestation. Avec sans doute un peu plus de jubilation encore, ceux qui aiment reconnaître les acteurs apprécieront particulièrement Romain Duris en voleur au grand coeur et surtout une incroyable Isabelle Adjani dans la peau de la sorcière de service. Après, en plus de notre ouïe, c'est évidemment notre vue qui est sollicitée... et gâtée: sur le plan des images, on tient là une pure merveille. J'ajoute que j'ai aussi vraiment apprécié la 3D, cette fois, pour ma troisième expérience cinématographique avec cette technique. En résumé, merci Disney ! J'ai passé un vrai bon moment et je pense que c'est sans hésitation que j'irai voir leur prochaine production. À suivre, un jour futur...

Raiponce
Film américain de Byron Howard et Nathan Greno (2010)

Vous l'aurez compris: ma première sortie cinéma de 2011 aura été une franche réussite ! Sans pour autant crier au génie, je n'ai trouvé aucun vrai défaut à ce dessin animé nouvelle génération, inspiré d'ailleurs de Rapunzel, un vieux conte des frères Grimm. Il confirme donc le propos de ceux qui affirment que Disney remonte la pente. On ne s'en plaindra pas ! Au contraire, le constat nous permet certainement de réévaluer les autres créations de ces petits génies de l'animation. Souvenez-vous: l'an passé déjà, avec La princesse et la grenouille, je vous présentais une autre de leurs oeuvres récentes qui m'avait beaucoup plu. Partant de là, je n'exclus pas de revenir doucement aux origines. Un plaisir possible à suivre le mouvement...

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