dimanche 13 décembre 2020

Une autre femme ?

Aujourd'hui, parlons d'un autre film tiré d'un roman avec Meryl Streep dans le rôle principal: La maîtresse du lieutenant français ! La reine du cinéma américain était ici pour la première fois en tête d'affiche. Sévère avec elle-même, elle jugera sa prestation peu convaincante. Et elle aura aussi des regrets quant à l'aspect "artificiel" de l'intrigue !

Son apparition reste marquante. Ère victorienne: exposée aux flots déchaînés au bout d'une digue, une femme anglaise, Sarah Woodruff, semble rêver encore au retour de son marin d'amant, parti sans elle de l'autre côté de la mer. Inquiet, Charles Smithson, un autre homme qui passait par là avec sa fiancée, accourt pour la prévenir du danger. On comprend bientôt que ce début d'histoire éminemment romantique n'est autre que... l'ouverture d'un film. La maîtresse du lieutenant français propose ainsi une longue et vertigineuse mise en abyme. Meryl Streep et Jeremy Irons (Sarah et Charles) incarnent aussi Anna et Mike, les deux acteurs stars du film dans le film. Quelle belle idée !

Cela noté, je me dois de vous préciser que la partie "contemporaine" du film m'a moins convaincu que le drame (très) classique qui se joue tout au long du long-métrage. Je l'ai presque trouvée superfétatoire ! Je reconnais tout de même que l'enchevêtrement des deux histoires constitue une belle prouesse et a su me séduire à la toute fin. On dit que le livre de John Fowles, lui, propose trois conclusions possibles. Tout le monde serait donc susceptible d'y trouver son plaisir littéraire. Côté cinéma, La maîtresse du lieutenant français brille également par la qualité de sa reconstitution de l'Angleterre du 19ème siècle. Assez surpris, je constate que les Oscars l'ont boudé, alors que le film était notamment en lice pour ses costumes et décors. Il a fait chou blanc, malgré tout de même cinq nominations - méritées - en tout. Que cela ne vous empêche de le découvrir si vous en avez l'envie ! Car vous connaissez le proverbe, j'imagine ? Le coeur a ses raisons...

La maîtresse du lieutenant français
Film américano-britannique de Karel Reisz (1981)

La magnificence de ce long-métrage joue clairement en sa faveur. D'aucuns l'ont rapproché du Tess de Roman Polanski: ça se tient. Autre destin féminin de cinéma, Bright star est encore plus beau. Vous pourriez également aimer Portrait de femme. Dans mon film d'aujourd'hui, la combinaison des récits rappelle aussi un autre opus avec Meryl Streep: The hours (Stephen Daldry / 2003). À revoir, oui !

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Un autre regard vous intéresserait ?

Si c'est le cas, je vous conseille de lire le texte de "L'oeil sur l'écran".

3 commentaires:

  1. Je me souviens d'un film décevant mais pas revu depuis 1981... Mon Dieu, ma vie défile.

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  2. Une légère déception. Mais Streep / Irons, c'est la classe !

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  3. Désolé, Wanalab, j'ai une fâcheuse tendance à privilégier d'autres offres...

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