dimanche 6 décembre 2020

Cavalcade entre amis

Gene Hackman, Candice Bergen, James Coburn... il y a du beau linge dans La chevauchée sauvage. Ce western tardif se déroule au cours des premières années du 20ème siècle, du côté de l'État du Colorado. Un journal y organise une course de chevaux sur mille kilomètres ! Réaliste ? Oui, car ce genre de "rallye-raid" existait bien, à l'époque...

Un soir de (re)confinement, c'est afin de retrouver les grands espaces que j'ai souhaité voir ce film rare. La présence de Richard Brooks derrière la caméra - cf. l'index des réalisateurs, à droite - m'avait mis en confiance: j'espère dès lors assister à du (très) grand spectacle. Promesse tenue par ce long-métrage atypique, que son montage, décousu, laisse fréquemment apparaître comme un lot d'images fortes saisies sur le vif. La chevauchée sauvage avance à vive allure pour, à chaque étape, nous mener là où on ne l'attend pas vraiment ! C'est sa force et sa limite, sans doute, mais j'ai suffisamment adhéré à ce principe général pour passer un bon moment devant mon écran...

L'histoire dit que les acteurs n'avaient pas reçu le scénario définitif lorsque le tournage débuta: en fait, ils n'obtenaient leurs dialogues que la veille pour le lendemain. La fin du film est restée incertaine jusqu'au bout, ce qui a sûrement contribué à une forme d'étrangeté. Atypique, le long-métrage n'exalte jamais vraiment les symboliques du Grand Ouest, même si le jeune Jan-Michael Vincent - vu ensuite dans la série Supercopter - ressemble de prime abord à un Kid bouillonnant d'excitation et inévitablement chatouilleux du revolver. Très attachants, les deux personnages principaux de La chevauchée sauvage sont bons amis et font face à une femme au caractère affirmé, ainsi qu'à un Mexicain sympa. Victime d'une rage de dents soudaine, il sera opéré par ses comparses, au milieu de nulle part. L'incroyable compétition qui doit opposer ces étonnants protagonistes finit par les réunir et c'est précisément ce qui fait tout le sel du récit !

La chevauchée sauvage
Film américain de Richard Brooks (1975)

Vous appréciez les westerns crépusculaires ? Celui-là est lumineux. Une bonne surprise pour moi qui suis un grand amateur du genre. Notons-le: il y a quand même des flingues et, bien sûr, des chevaux. Une moto, aussi, après le vélo du superbe Butch Cassidy et le Kid. Plus décalés encore, je conseille En route vers le Sud et Mort ou vif. Et je suis persuadé que d'autres cowboys... pourraient nous étonner ! 

8 commentaires:

Pascale a dit…

Je l'ai vu, je ne m'en souviens plus. L'image de Gene Hackman me "parle".
Je l'ai revu récemment dans la Firme. Qu'est ce qu'il est bien cet acteur !

eeguab a dit…

Hello Martin. Vu à sa sortie et j'avais bien aimé. Je ferais bien de le revoir d'autant plus que j'ai le DVD. J'aime souvent les westerns tardifs. Et puis ce film est pour moi l'une des plus ahurissantes "traductions" de titres, Bite the bullet devenant La chevauchée sauvage. Je crois qu'on ne ferait plus ça maintenant. A bientôt l'ami.

Martin a dit…

@Pascale:

Oh que oui, il est bon, le Gene !
Je repense toujours à son rôle de salop dans "Impitoyable".

Ici, curieusement, il a un rôle très positif. Limite écolo !

Martin a dit…

@Eeguab:

C'est vrai qu'il y en a de très bons, des westerns tardifs. Celui-là est épatant.

En titre mal traduit, le plus fort reste "La poursuite impitoyable" pour "My darling Clementine".
C'est complètement dingue: il n'y a même pas de véritable poursuite dans le film !!!

eeguab a dit…

Oui La poursuite infernale est un fleuron de ce genre de facilités. A +

Martin a dit…

Je n'en suis toujours pas revenu. C'est toutefois un film sublime !

ta d loi du cine a dit…

Me reste plus qu'à chercher le DVD (s'il existe!).
Merci pour cet article alléchant (les westerns crépusculaires, j'aime bien).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

Martin a dit…

Quelque chose me dit que tu pourrais l'apprécier. Au plaisir de te relire le cas échéant.