dimanche 22 décembre 2019

Nuit de folie

Modeste employé de bureau, Paul Hackett s'ennuie profondément dans sa petite vie trop rangée. Une rencontre nocturne avec une fille bouscule tout à coup ses habitudes: à une heure tardive, le célibataire endurci saisit alors l'occasion de s'encanailler gentiment. Ce qui arrive ensuite, jusqu'au petit matin ? Vous le découvrirez avec le film, oui...

Cela fait déjà un bon moment que l'on m'avait parlé de After hours. Sous-titré en France d'un très explicite Quelle nuit de galère !, le film m'a quelque peu déçu... ou disons, plus humblement, désorienté. J'attendais autre chose, mais je suis bien infichu d'expliquer quoi. C'est fâcheux, n'est-ce pas ? En fait, tout ce que Paul va devoir vivre lors de cette nuit m'a paru quelque peu artificiel: la longue succession d'événements est trop improbable. Mon avis serait peut-être différent si je connaissais réellement l'ambiance d'une grande ville américaine quand le soleil est couché. Là, c'est un comble: j'ai suivi tout le récit sans passion, comme si j'étais mis à l'écart ! Désagréable sensation...

Pas question toutefois de tout jeter: il est clair que Martin Scorsese connaît son boulot et sait dès lors s'entourer d'excellents techniciens pour livrer des films d'une incontestable beauté formelle. Dans le cas présent, j'ai particulièrement apprécié la photo de Michael Ballhaus. La musique de Howard Shore, elle aussi, est plutôt une réussite. Finalement, je regrette cette impression d'un soufflé vite retombé. Notons tout de même que, dans la filmo de son auteur, cet opus diffère radicalement de beaucoup d'autres: il y a quelque chose d'amusant dans cette suite de péripéties (et rien de violent). Le côté ludique pourrait donc s'avérer plus flagrant pour vous que pour moi. Après tout, ce n'est jamais qu'une banale question de point de vue. Oui, les maîtres du cinéma s'offrent parfois une récréation. Why not ?

After hours
Film américain de Martin Scorsese (1985)
OK pour le début un peu mou, mais je m'attendais à quelque chose d'un peu plus frénétique sur la longueur. Cela admis, la cruelle ironie de la fin fait que je reste sur une impression relativement favorable. Pour le côté loufoque, je privilégie cependant une escapade urbaine diurne: La folle journée de Ferris Bueller (sorti deux ans plus tard). Et New York melody pourrait bien plaire aux amateurs de musique...

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Ailleurs sur la Toile...
Le film est notamment mentionné par Pascale, Dasola et Eeguab. Pour une "vraie" chronique, vous avez un lien chez "L'oeil sur l'écran".

6 commentaires:

  1. Je crois que comme toi je ne tiens pas ce film pour le chef-d'oeuvre de loufoquerie qu'évoquent certain.

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  2. Clairement, ça n'est pas loufoque. Sauf peut-être à la fin.
    D'une manière générale, s'il y a de l'humour, c'est un humour TRÈS noir !

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  3. Je vais casser l'ambiance mais c'est un de mes Scorsese préférés. Je le trouve justement très drôle et je marche complètement dans cette folie cauchemardesque qui ne s'arrête jamais !
    Dans le même genre (et toujours par Scorsese), j'aime également beaucoup A tombeau ouvert !

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  4. M'enfin, Tina, tu ne casses pas l'ambiance, au contraire: j'aime les avis discordants.
    Disons que j'ai trouvé le film plus sombre qu'attendu. Mais tu me donnes envie de voir "À tombeau ouvert" !

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  5. Je vais me ranger au côté de Tina pour dire le plaisir croissant que j'ai à voir ce film qui, pourtant, comme toi m'avait quelque peu déçu au premier visionnage. J'en attendais sans doute aussi autre chose quand je l'ai vu pour la première fois. Mais finalement cette dérive urbaine et noctambule dans la Grosse Pomme est l'idéal prolongement scorsesien des égarements décadents de "Permanent vacation" conduits par un autre ami de la nuit : Jim Jarmusch.

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  6. Peut-être que je l'aimerais davantage la deuxième fois, qui sait ?
    Je crois que c'est le destin de Rosanna Arquette qui m'a surpris (et dérouté).

    Bon... tout cela aura au moins le mérite de me donner envie de voir "Permanent vacation".

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