samedi 5 octobre 2019

Une femme en danger

La veuve d'un truand doit témoigner devant un tribunal américain. Parce que d'autres criminels entendent la réduire au silence, la justice charge deux flics de l'escorter lors d'un voyage en train, jusqu'au lieu du procès. Pan ! L'un des deux officiers est abattu. Il s'agit désormais pour l'autre d'opérer en solo pour mener à bien la périlleuse mission...

C'est sans nul doute à Hollywood que l'on a inventé le film noir. L'énigme du Chicago Express en est un bon, d'une durée suffisante pour son propos, mais relativement courte: moins d'une heure vingt. C'est une qualité: compte tenu de la grande simplicité des enjeux posés par le scénario, il ne me semblait pas nécessaire de s'étendre davantage. Tel quel, le film est joliment ficelé et on ne s'ennuie pas. Presque tout a été tourné en studio, mais la qualité du travail accompli fait qu'on s'en fiche: ce huis-clos ferroviaire est plaisant. Notez toutefois que le récit ne reste pas sagement sur les rails définis au départ: il s'en détourne un peu à la fin et c'est une bonne surprise !

Des répétitions payées par le réalisateur et treize jours de tournage auront suffi pour aboutir à un résultat plutôt probant. Une anecdote étonnante et amusante: Howard Hughes, le tout-puissant producteur de cette petite perle, mit deux longues années à accepter qu'elle sorte dans les salles ! Il s'était en fait rendu compte qu'aucune grande star n'était présente au casting, ce qui le perturba si fort qu'il envisagea de commander un remake avec le duo Jane Russell / Robert Mitchum. Rassurez-vous: je suis sûr que cela n'aurait rien changé d'important. Tel qu'il a finalement été diffusé, L'énigme du Chicago Express suffit pour passer un bon moment. Oui, j'ai aimé ce noir et blanc classique. Quelques jolies trouvailles de mise en scène assurent un spectacle très décent. Et à ne pas forcément réserver aux amateurs du genre...

L'énigme du Chicago Express
Film américain de Richard Fleischer (1952)

Mention bien pour ce opus "de série", mais tout à fait respectable. Après l'avoir vu, j'ai pensé évoquer d'autres longs-métrages consacrés aux trains, mais je n'ai pas réussi à en trouver d'autres comparables. Je me contenterai donc aujourd'hui de vous rappeler qu'il existe d'autres films de cohabitation forcée flics et truands: les Clintophiles reverront par exemple L'épreuve de force avec notre cher Eastwood !

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Vous voudriez aller plus loin ?
Je vous recommande la lecture de la chronique de "L'oeil sur l'écran". Vincent, lui aussi, cite le film, mais il évoque surtout son réalisateur.

8 commentaires:

Pascale a dit…

Je trouve que Marie Windsor malgré son nom royal manque un peu de charisme ça m'a gênée pour m'intéresser à son sort. Oui, je sais, c'est moche !

Martin a dit…

Tu aurais signé pour Jane Russell, toi ?
Et pour Robert Mitchum à la place de Charles McGraw ?

Il me faut préciser que je n'ai rien dit du personnage de Jacqueline White. No spoiler allowed !

Princécranoir a dit…

Un des meilleurs films de train à mes yeux. Je l'adore celui-ci, sec et efficace. Bravo pour cette petite chronique.

Pascale a dit…

Jacqueline est ravissante.
Double oui pour Jane et Robert.

Martin a dit…

@Princécranoir:

Merci. Je trouve justement que la concision du film joue clairement en sa faveur.

Martin a dit…

@Pascale:

Je ne sais même pas comment tu as découvert le film.
Changer les acteurs et attendre deux ans de plus ? Pas sûr que c'était utile.

Pascale a dit…

Je l'ai en DVD dans un énorme coffret Gaumont.

Martin a dit…

OK. Merci pour cette précision.
Moi, c'est dans un grand coffret RKO !