J'ai beaucoup hésité avant de me décider à regarder Pacific Express. Ce western avait été sélectionné pour le Festival de Cannes 1939. L'événement devait débuter en septembre, mais l'entrée en Pologne des troupes allemandes avait entraîné l'annulation des réjouissances. Ce n'est qu'en mai 2002 que le film fut, lui aussi, honoré d'une Palme !
Certain(e)s d'entre vous le savent sûrement: le western n'est pas né dans les années 30. Si j'en crois Wikipédia, sauf exception, les films du genre étaient alors des séries B, populaires, mais d'une valeur artistique à tout le moins discutable. Un vent de renouveau a soufflé sur les studios, soucieux en fait d'exalter les valeurs de l'Amérique éternelle, par opposition aux nationalismes dominants en Europe. Pacific Express, à vrai dire, s'inscrit pour partie dans cette veine patriotique: il évoque la construction des immenses lignes de chemin de fer parcourant les États-Unis d'Est en Ouest et le combat à mort des compagnies en charge de ce gigantesque chantier. Coups bas entre sociétés rivales et ambigüité des élites politiques sont au coeur du récit, dont l'aspect hollywoodien se renforce par la place accordée aux personnages: les trois principaux sont pris au piège d'un triangle amoureux. Les amateurs apprécieront cette dimension romanesque...
Énorme succès en son temps, le film peut apparaître un peu dépassé aujourd'hui. Les Indiens y sont par exemple stupides et sanguinaires. Pourtant, une certaine "modernité" affleure dans le propos, portée par cette femme en réalité incapable de choisir entre deux hommes et qui semble finalement céder à l'un... pour mieux protéger l'autre. L'occasion est belle de (re)découvrir Barbara Stanwyck, une actrice réputée pour sa force de caractère et qui fut également remarquée pour sa gentillesse au cours du tournage. On imagine mal désormais ce que pouvait être la promo d'un projet de cette ampleur, à l'époque. L'histoire retient ainsi que les festivités autour de la première attirèrent quelque 250 000 personnes, avant que la vedette féminine et son partenaire Joel McCrea ne traversent le pays... et ne passent le relais à un convoi sur rails, pour trente étapes en quinze jours ! Cette envie de spectaculaire reste toujours pour partie perceptible dans Pacific Express, grâce aussi aux centaines de figurants présents à l'écran. J'ai vu de meilleurs westerns, mais celui-là mérite le détour.
Pacific Express
Film américain de Cecil B. DeMille (1939)
Le train a évidemment une place de premier rang dans l'imagerie liée au western, mais sans avoir toujours une place aussi centrale qu'ici. Simple constat: Pacific Express est vraiment un film en mouvement. Si vous préférez le cheval, La rivière rouge reste un grand archétype du périple transaméricain, au rayon des aventures en noir et blanc. Côté couleurs, La dernière piste serait plutôt un bon choix... récent !
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Et maintenant, pour terminer...
Je vous incite à lire une autre chronique: celle de "L'oeil sur l'écran".
Ah ! Je vous dois une explication...
Si j'ai (longuement) tergiversé avant de voir le film, cela s'explique par le fait que je voulais marquer le coup: mine de rien, vous venez de lire ma 2.000ème chronique ! Mon papa m'avait suggéré d'écrire sur le cinéma des origines et L'entrée du train en gare de la Ciotat. J'ai gardé l'idée ferroviaire... et percuté ensuite sur Cecil B. DeMille. Un clin d'oeil patronymique dont je ne me suis aperçu qu'après coup...
Certain(e)s d'entre vous le savent sûrement: le western n'est pas né dans les années 30. Si j'en crois Wikipédia, sauf exception, les films du genre étaient alors des séries B, populaires, mais d'une valeur artistique à tout le moins discutable. Un vent de renouveau a soufflé sur les studios, soucieux en fait d'exalter les valeurs de l'Amérique éternelle, par opposition aux nationalismes dominants en Europe. Pacific Express, à vrai dire, s'inscrit pour partie dans cette veine patriotique: il évoque la construction des immenses lignes de chemin de fer parcourant les États-Unis d'Est en Ouest et le combat à mort des compagnies en charge de ce gigantesque chantier. Coups bas entre sociétés rivales et ambigüité des élites politiques sont au coeur du récit, dont l'aspect hollywoodien se renforce par la place accordée aux personnages: les trois principaux sont pris au piège d'un triangle amoureux. Les amateurs apprécieront cette dimension romanesque...
Énorme succès en son temps, le film peut apparaître un peu dépassé aujourd'hui. Les Indiens y sont par exemple stupides et sanguinaires. Pourtant, une certaine "modernité" affleure dans le propos, portée par cette femme en réalité incapable de choisir entre deux hommes et qui semble finalement céder à l'un... pour mieux protéger l'autre. L'occasion est belle de (re)découvrir Barbara Stanwyck, une actrice réputée pour sa force de caractère et qui fut également remarquée pour sa gentillesse au cours du tournage. On imagine mal désormais ce que pouvait être la promo d'un projet de cette ampleur, à l'époque. L'histoire retient ainsi que les festivités autour de la première attirèrent quelque 250 000 personnes, avant que la vedette féminine et son partenaire Joel McCrea ne traversent le pays... et ne passent le relais à un convoi sur rails, pour trente étapes en quinze jours ! Cette envie de spectaculaire reste toujours pour partie perceptible dans Pacific Express, grâce aussi aux centaines de figurants présents à l'écran. J'ai vu de meilleurs westerns, mais celui-là mérite le détour.
Pacific Express
Film américain de Cecil B. DeMille (1939)
Le train a évidemment une place de premier rang dans l'imagerie liée au western, mais sans avoir toujours une place aussi centrale qu'ici. Simple constat: Pacific Express est vraiment un film en mouvement. Si vous préférez le cheval, La rivière rouge reste un grand archétype du périple transaméricain, au rayon des aventures en noir et blanc. Côté couleurs, La dernière piste serait plutôt un bon choix... récent !
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Et maintenant, pour terminer...
Je vous incite à lire une autre chronique: celle de "L'oeil sur l'écran".
Ah ! Je vous dois une explication...
Si j'ai (longuement) tergiversé avant de voir le film, cela s'explique par le fait que je voulais marquer le coup: mine de rien, vous venez de lire ma 2.000ème chronique ! Mon papa m'avait suggéré d'écrire sur le cinéma des origines et L'entrée du train en gare de la Ciotat. J'ai gardé l'idée ferroviaire... et percuté ensuite sur Cecil B. DeMille. Un clin d'oeil patronymique dont je ne me suis aperçu qu'après coup...
De Mille... 2000...
RépondreSupprimerAh purée j'ai cherché et fini par trouver :-)
Le film ? Ok s'il passe dans le poste. Je découvre ou redécouvre des pépites sur Paramount Channel.
Récemment Winchester 73. Très beau film. Très étonnant.
Bravo !
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu "Winchester 73". Il me semble que "Pacific Express" était passé sur Arte.
Plus que sur Paramount Channel, je trouve pas mal de bonnes choses sur TCM Cinéma.
2000 chroniques. Sacré performance, bravo Martin. Pas vu ce film de 2000. :) Mais j'ai vu Winchester 73, et c'est un très grand western.
RépondreSupprimerMerci, Strum !
RépondreSupprimerIl n'est pas exclu que je voie "Winchester 73" un jour ou l'autre.
James Stewart étant pour moi une valeur sûre, il serait temps que je revienne vers ses westerns.
Hey Martin. Vu Pacific Express il y a longtemps. L'épopée du chemin de fer en Amérique est très bien vue. Pour James Stewart il faut voir l'intégrale de la pentalogie avec Anthony Mann (L'appât, Les affameurs, Winchester 73, L'homme de la plaine, Je suis un aventurier). Tous sont très intéressants. A bientôt cher confrère. :D
RépondreSupprimerEt en effet, comme tu le dis, Edualc, il faut tout voir du duo Mann-Stewart. Cela fait un moment que je me dis qu'il faudrait que je chronique un de leurs westerns.
RépondreSupprimer@Eeguab:
RépondreSupprimerJ'ai tellement de westerns en stock à la maison qu'il faudrait que j'envisage un cycle !
James Stewart serait alors un incontournable, pour sûr, et merci pour les titres que tu as cités.
"Pacific Express", arrivé avant ce que j'imagine être l'âge d'or, ne manque pas d'intérêt pour autant.
@Strum:
RépondreSupprimerEh bien, tu sais donc ce qu'il te reste à faire, l'ami !
Pour ma part, c'est certain: j'ai encore bien des films à découvrir dans ce genre que j'apprécie tant.