Bien ! Ainsi que je l'ai promis avant-hier, je vais évoquer aujourd'hui un film que j'ai présenté à une soirée de mon association, à savoir l'opus 2016 du cinéaste catalan Albert Serra: La mort de Louis XIV. Inutile d'aller chercher midi à... quatorze heures: le long-métrage illustre bien les derniers jours du roi-soleil, à la toute fin d'août 1715.
J'en conviens: il existe des idées de cinéma plus enthousiasmantes pour un dimanche. Reste que ce film, tourné dans une seule pièce d'un château de Dordogne, n'est absolument pas dépourvu d'intérêt. Première évidence: ses images sont souvent splendides, "cousines" animées des tableaux des plus grands maîtres flamands. L'ambiance sonore mérite elle aussi d'être mentionnée: la mise en scène donne souvent à entendre ce que l'on ne voit pas - une fête dans une salle voisine, un oiseau qui pépie, un orage... c'est vraiment remarquable ! Malgré son sujet, La mort de Louis XIV n'est donc pas une oeuvre plombante. Mais, autant le dire, c'est une oeuvre des plus exigeantes.
Y retrouver Jean-Pierre Léaud dans le rôle principal renforce le côté attractif de la chose: l'enfant révélé par François Truffaut a 72 ans aujourd'hui, soit presque l'âge de son personnage, et s'était contenté d'apparitions fugaces pour l'ensemble de ses dernières prestations. Ici, de fait, il impose en majesté la puissance de son jeu. Les acteurs qui l'accompagnent n'ont pas à rougir, mais je ne vous en ferai pas une présentation détaillée: à vrai dire, je n'en connaissais aucun ! D'ailleurs, c'est aussi la toute première fois qu'Albert Serra a travaillé avec des comédiens professionnels; ils l'ont, dit-il, bien aidé à écrire ses dialogues. Attention aux raccourcis faciles: La mort de Louis XIV n'est pas un reflet de la France actuelle, dixit son créateur. À ceux que l'histoire de France passionne, je souhaite indiquer également que le film est très documenté, son scénario s'appuyant sur les écrits de deux contemporains du roi, Saint-Simon et le marquis de Dangeau.
La mort de Louis XIV
Film franco-espagnol d'Albert Serra (2016)
On est bien loin ici de l'exubérance tapageuse d'un Marie Antoinette ! Costumes exceptés, le travail d'Albert Serra et de ses équipes rappelle plutôt celui de Michael Haneke pour son Amour. Faut-il y voir aussi une forme d'art contemporain ? Je crois bien. En effet, le cinéaste catalan avait d'abord reçu une commande pour une performance d'artiste au centre Georges-Pompidou. Voies dérobées de la culture...
J'en conviens: il existe des idées de cinéma plus enthousiasmantes pour un dimanche. Reste que ce film, tourné dans une seule pièce d'un château de Dordogne, n'est absolument pas dépourvu d'intérêt. Première évidence: ses images sont souvent splendides, "cousines" animées des tableaux des plus grands maîtres flamands. L'ambiance sonore mérite elle aussi d'être mentionnée: la mise en scène donne souvent à entendre ce que l'on ne voit pas - une fête dans une salle voisine, un oiseau qui pépie, un orage... c'est vraiment remarquable ! Malgré son sujet, La mort de Louis XIV n'est donc pas une oeuvre plombante. Mais, autant le dire, c'est une oeuvre des plus exigeantes.
Y retrouver Jean-Pierre Léaud dans le rôle principal renforce le côté attractif de la chose: l'enfant révélé par François Truffaut a 72 ans aujourd'hui, soit presque l'âge de son personnage, et s'était contenté d'apparitions fugaces pour l'ensemble de ses dernières prestations. Ici, de fait, il impose en majesté la puissance de son jeu. Les acteurs qui l'accompagnent n'ont pas à rougir, mais je ne vous en ferai pas une présentation détaillée: à vrai dire, je n'en connaissais aucun ! D'ailleurs, c'est aussi la toute première fois qu'Albert Serra a travaillé avec des comédiens professionnels; ils l'ont, dit-il, bien aidé à écrire ses dialogues. Attention aux raccourcis faciles: La mort de Louis XIV n'est pas un reflet de la France actuelle, dixit son créateur. À ceux que l'histoire de France passionne, je souhaite indiquer également que le film est très documenté, son scénario s'appuyant sur les écrits de deux contemporains du roi, Saint-Simon et le marquis de Dangeau.
La mort de Louis XIV
Film franco-espagnol d'Albert Serra (2016)
On est bien loin ici de l'exubérance tapageuse d'un Marie Antoinette ! Costumes exceptés, le travail d'Albert Serra et de ses équipes rappelle plutôt celui de Michael Haneke pour son Amour. Faut-il y voir aussi une forme d'art contemporain ? Je crois bien. En effet, le cinéaste catalan avait d'abord reçu une commande pour une performance d'artiste au centre Georges-Pompidou. Voies dérobées de la culture...
Ce film me tente énormément mais je croIS que nous ne l'aurons pas ici. Sur le Roi-Soleil je me permets de te conseiller l'extraordinaire Prise de pouvoir par Louis XIV de Rossellini. Bonne soirée.
RépondreSupprimerJe ne cesse de remettre à plus tard malgré Léaud... Mais deux heures !!!
RépondreSupprimer@Eeguab:
RépondreSupprimerMerci du conseil ! Je ne suis pas très étonné, à vrai dire, que le film ne soit pas très largement distribué. D'après ce que m'a dit la présidente de mon association, quand elle est allée le voir avant notre séance, elle était seule dans la salle...
Cela dit, quand je l'ai présenté, nous étions je pense une petite trentaine de personnes pour une jauge de 39. Cela m'a fait bien plaisir, sachant que je considère moi-même qu'il s'agit d'un film "compliqué" !
@Pascale:
RépondreSupprimerLa relativité du temps... vaste sujet... je peux juste te dire que je n'ai pas trouvé le temps si long. Contrairement d'ailleurs à ce que je m'étais imaginé a priori.