Une chronique de Martin
J'ai vu, réunis à l'écran, Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Emma de Caunes, Sacha Bourdo, Miou-Miou. Fichtre ! La première fois, j'ai trouvé ça génial. La deuxième, assez faiblard. Finalement, quand j'ai vu La science des rêves pour la troisième fois l'autre jour, je n'ai pas su trancher. J'ai vu de bonnes choses, d'accord, mais il m'a semblé qu'il manquait un truc. Je me suis demandé où le réalisateur voulait en venir. Michel Gondry n'est pas parvenu à me ramener complètement dans son univers fantasque. Sans doute parce que, dans le domaine de la fantaisie, il me semble aussi avoir vu de bien meilleurs films. Et même un de ce cinéaste !
De quoi parle au fond La science des rêves ? D'abord du sentiment étrange qui s'empare de Stéphane quand il rencontre Stéphanie. Comme son nom ne l'indique pas, le jeune homme est mexicain et, s'il vient vivre à Paris, c'est surtout parce que sa mère, française, a trouvé un travail pour lui. La jeune femme est sa voisine de palier, la locataire de sa maman et comme lui une artiste méconnue. L'infortuné Stéphane croit trouver auprès d'elle ce qui lui manque dans la vie, mais il ne recueille qu'une vague affection et s'imagine délaissé. Son côté Droopy pourrait paraître drôle, mais ne l'est pas. Franchement, je le trouve plutôt pathétique. Limite pathologique.
Ce qui est évident aussi, c'est que, pour s'évader d'un quotidien ressenti comme brutal, Stéphane s'invente une vie avec Stéphanie. Le film commence d'ailleurs sur un plateau télé dont il serait l'animateur, avec une caméra en carton pâte et une drôle de recette de cuisine. La voilà, La science des rêves qu'annonce le titre. L'ennui, c'est qu'après m'y être laissé prendre, je n'ai pas retrouvé cette magie de la première fois lors de mes séances en rediffusion. Je ne veux pas dire que le long-métrage est mauvais, mais je crois quand même qu'il manque de substance. Le défaut d'un rêve, finalement, qui s'évapore en même temps que l'on sort du sommeil. Ce n'est pas très grave, mais, à mes yeux, c'est un peu frustrant.
La science des rêves
Film français de Michel Gondry (2006)
Oui, donc, il y a un film du même cinéaste que je préfère: je veux parler du superbe Eternal sunshine of the spotless mind. Il y est aussi question d'amour contrarié, mais le thème est cette fois abordé d'une manière à laquelle je me sens beaucoup plus sensible. Question de personnalité, j'imagine. Je dois admettre que je n'aime pas trop m'aventurer trop loin de la réalité. Ou alors si, mais une bonne fois pour toutes, pas comme ici, où il me semble qu'on passe un peu trop du rêve à la réalité... et réciproquement. C'est un peu la même chose avec Inception, dans un autre registre: je comprends qu'on puisse adorer, mais moi, je n'adhère pas. Les (excellents) acteurs investis dans le projet ne sont pas en cause. Voilà, c'est tant pis pour moi...
J'avais beaucoup apprécié la bizarrerie de ce film :)
RépondreSupprimer