Il y a deux parties distinctes dans Le joueur de go et je dis d'emblée qu'à mes yeux, la meilleure est bien la seconde - on peut s'en réjouir. Le début du film en pose les enjeux et il m'aura fallu un peu de temps pour me sentir tout à fait "en place" dans ce Japon du 18ème siècle. Le cinéma asiatique mobilise parfois nos capacités de contemplation !
Kakunoshin Yanagida est un rônin, c'est-à-dire un samouraï errant. Depuis que sa femme est morte et qu'il a choisi de quitter le service exclusif de son maître, il ne cohabite qu'avec sa fille, Kinu. Le sabre attaché à sa ceinture ne lui sert plus à se battre, mais il gagne sa vie de manière honorable, grâce à un nouveau travail: graveur de sceaux. Le titre du film le suggère: il excelle aussi au jeu de go... et refuse d'en tirer profit en pariant le reste de son argent sur ses victoires. C'est après avoir réglé un différend commercial entre deux voisins qu'il rencontre Chobei, un prêteur sur gages réputé pour son avarice. Au contact du veuf, ce dernier devient petit à petit digne de l'estime de ses concitoyens (ce qui passera par un apprentissage ludique). Mais les choses vont se complexifier - et se détériorer - par la suite...
J'en ai dit beaucoup ! La suite sera liée à la dignité et à la vengeance possible d'un ancien soldat qui aurait aussi bien pu se laisser oublier. Que dire ? Bien que classique, ce scénario est joliment mis en scène. Aucun des nombreux personnages n'est inutile à l'avancée d'un récit qui s'emballe au cours de sa deuxième heure, toute en mouvement. Certains critiques ont comparé Le joueur de go aux meilleurs opus d'Akira Kurosawa, mettant ainsi en avant un humanisme commun. Mouais... je n'ai pas franchement été convaincu par cet argument. D'après moi, nous sommes encore à des encablures des références japonaises dites classiques - je vous invite à revisiter ce patrimoine. Pour autant, pas question de nier les qualités évidentes de ce film d'aujourd'hui: visuelles et narratives, elles sont de fait incontestables. Les interprètes, eux, sont à la hauteur des ambitions d'un cinéaste méconnu en France. J'ajoute un nouveau nom à la liste des possibles !
J'en ai dit beaucoup ! La suite sera liée à la dignité et à la vengeance possible d'un ancien soldat qui aurait aussi bien pu se laisser oublier. Que dire ? Bien que classique, ce scénario est joliment mis en scène. Aucun des nombreux personnages n'est inutile à l'avancée d'un récit qui s'emballe au cours de sa deuxième heure, toute en mouvement. Certains critiques ont comparé Le joueur de go aux meilleurs opus d'Akira Kurosawa, mettant ainsi en avant un humanisme commun. Mouais... je n'ai pas franchement été convaincu par cet argument. D'après moi, nous sommes encore à des encablures des références japonaises dites classiques - je vous invite à revisiter ce patrimoine. Pour autant, pas question de nier les qualités évidentes de ce film d'aujourd'hui: visuelles et narratives, elles sont de fait incontestables. Les interprètes, eux, sont à la hauteur des ambitions d'un cinéaste méconnu en France. J'ajoute un nouveau nom à la liste des possibles !
Le joueur de go
Film japonais de Kazuya Shiraishi (2024)
Une nouvelle petite perle venue tout droit du Pays du soleil levant. C'est à se demander pourquoi les autres longs-métrages du réalisateur restent inédits sous nos latitudes. Bref... mystères de la distribution ! Je parlais d'Akira Kurosawa: c'est l'un de ses assistants qui, une année après sa mort, tourna Après la pluie à partir de l'un de ses scénarios. J'aime autant Les sept samouraïs, La forteresse cachée, Ran, etc...
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Une certitude: mon film du jour est apprécié...
C'est l'occasion de faire un saut chez Pascale, Dasola et Princécranoir.
Film japonais de Kazuya Shiraishi (2024)
Une nouvelle petite perle venue tout droit du Pays du soleil levant. C'est à se demander pourquoi les autres longs-métrages du réalisateur restent inédits sous nos latitudes. Bref... mystères de la distribution ! Je parlais d'Akira Kurosawa: c'est l'un de ses assistants qui, une année après sa mort, tourna Après la pluie à partir de l'un de ses scénarios. J'aime autant Les sept samouraïs, La forteresse cachée, Ran, etc...
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Une certitude: mon film du jour est apprécié...
C'est l'occasion de faire un saut chez Pascale, Dasola et Princécranoir.
Bonjour Martin, moi j'ai tout aimé dans ce film du début à la fin sans réserve. Il sera dans mon palmarès de 2025. Merci encore pour le lien. Bonne fin d'après-midi.
RépondreSupprimerBonsoir Dasola... et merci pour ce commentaire !
SupprimerJ'espère que nous aurons la chance de voir d'autres films de ce réalisateur méconnu.
Il y a beaucoup de bonnes choses dans celui-là, qui n'a assurément pas à rougir face à certains classiques.
J'ai adoré TOUT ce film et particulièrement la 1ère partie que je trouve très douce. Mais j'aime la seconde aussi énormément.
RépondreSupprimerLes comparaisons sont idiotes.
Le film complet, visuellement, auditiivement et superbe interprétation.
Comparaison n'est pas raison, mais parfois, cela peut donner un repère utile.
SupprimerTu as raison de distinguer deux parties dans le film. Je les ai aimées toutes deux.
Je suppose que, toi aussi, tu serais intéressée par la découverte d'autres oeuvres du même réalisateur.
Le côté "social" est intéressant dans ce film (prêteur sur gage, mère maquerelle... qui peuvent avoir davantage de coeur qu'ils ne le montrent de prime abord). J'ai été surpris par l'originalité du traitement des duels au sabre entre combattants, qui, contrairement à ceux de Kurozawa, semblent ne pas s'infliger des frappes "éclair" et systématiquement mortelles, mais parfois de véritables "corps-à-corps" avec prises dignes de boxeurs sur le ring, et blessures plus ou moins légères...
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Je trouve la chorégraphie des (rares) combats plutôt réussie. C'est l'un des atouts du film.
SupprimerSon côté "social", comme vous dites, est intéressant, mais la mère maquerelle m'a semblé antipathique.
Tu dis pourtant que la 1ère partie est la meilleure. Je pense avoir préféré la 1ère.
SupprimerCe sont presque deux films différents. J'ai aimé observer la vie simple et relativement tranquille du père et sa fille et l'amitié naissante entre les deux hommes autour du fascinant jeu de Go. La façon de Yanagida de poser les pierres est d'une élégance admirable. J'aurais pu l'observer jouer des heures tout comme son visage taillé à la serpe.
Avec ces sorties innombrables je n'ai pas pu le revoir au cinéma... alors que pendant deux semaines ça va bien se calmer côté sorties...
Je m'en suis aperçu après coup, en relisant ma chronique. Bon... peu importe, en fait.
SupprimerComme toi, j'ai l'impression que les sorties intéressantes vont se tarir avec Cannes. À suivre...